Présentation

Situé 7 km à l’est de Samatan, Savignac-Mona jouxte côté levant la Haute-Garonne, au sud Pébées et Monblanc, Nizas à l’Ouest, Seysses-Savès au nord. Le village, à 238 m d’altitude, s’étale de part et d’autre de l’ancienne route, parallèle à celle de Samatan à Toulouse par Saint-Lys (CD 632) où se situe toujours le cimetière.

On pourrait penser que le double nom résulte d’un groupement de communes ; il n’en est rien. C’est pour éviter les confusions avec les 11 Savignac de France que l’administration des Postes a imposé au XIXème siècle une précision à caractère local et les reliefs, de direction ouest-est, de l’Aussoue à Savignac portent le nom de « côte de Mona ».

Patrimoine et histoire

Sur le territoire de la commune, plusieurs sites antiques ont été répertoriés : au « Bugnet » et au « Gébra ». Deux découvertes de première importance au XIXème : une inscription funéraire antique sur plaque de marbre et un trésor d’une vingtaine de pièces de monnaie à la croix des Volques-Tectosages.
Il faut attendre 1240 pour avoir mention du « castrum » de Savignac lors d’un dénombrement opéré par les Comminges-Savès. La seigneurie passe aux Lambès-Savignac, une puissante famille qui a joué un grand rôle dans la région. Arnaud-Guilham de Lambès-Savignac a ses deux frères tués à la Saint-Barthélemy de Toulouse (1572). C’est lui qui a dû édifier le château sur plan carré entre 1540 et 1580.


Le château de Savignac-Mona (propriété privée).

 

Le château

La terre de Savignac, probablement ancienne propriété gallo-romaine (savinus-acos) appartenait autrefois à la famille de Lambès, de noblesse féodale, dont on retrouve trace en 1450, date à laquelle Arnaud de Lambès est « Seigneur de Savinhac ». En 1595 la seigneurerie passe à Jean-Louis de Pardailhan-Gondrin, oncle du célébre Marquis de Montespan, par son mariage avec Angélique de Lambès. Le couple n’aura pas d’enfant mais le château revient à son fils, né d’une précédente union, Jean de Pardailhan-Gondrin. Son épouse Marie Félicie de Crussol D’Uzes en héritera au déces de son mari en 1700. Les Crussol revendront Savignac au milieu du XVIIIème siècle à Jean Vassal Trésorier de France à Toulouse qui le cédera en 1770 à Guillaume-Joseph d’Omezon (Domezon) également Trésorier Général de France à Toulouse. La propriété restera dans sa descendance jusqu’à sa vente en 2018,

 L’édifice est composé d’un corps de logis principal de deux étages au dessus de soubassements percés d’occuli, de cinq travées de façades, cantonné de deux pavillons d’angle à deux étages également et de deux ailes en retour d’équerre de trois travées et demie, d’un seul étage et terminées par deux pavillons d’angle aussi à un seul étage; les ailes de retour étant chacune percées d’une porte donnant accès aux soubassements servant de dépendances. L’accés au corps de logis central se fait directement au premier étage,

Quatre textes datés issus des archives familiales nous éclairent sur la description de l’édifice:

  • un dénombrement fait par Arnaud de Lambès en 1540 ne décrit aucun château sur la terre de Savignac
  • le 18 août 1588 un contrat de mariage est passé au château, Jean de Lambès baron de Savignac étant l’un des témoins.
  • en 1688, Jean de Pardailhan-Gondrin lors du dénombrement de la terre de Savignac écrit »…il tient un château de briques à quatre tour qui ne sont pas élevées au dessus du toit entouré led chasteau de fossés,joignant icelui, une grange à tenir le foin et escurie à tenir cheveaux, un jardin avec loge à tenir le jardinier, verger, vigne … »
  • enfin en 1760, selon un dénombrement de Jean Vassal »,,, je possède aud, lieu un château seigneurial bâti en briques entoure de fossés et joignant icelui, une grange à foin et écurie pour les chevaux,,, »

On peut dès lors imaginer qu’un premier château a été construit entre 1540 et 1588, certainement par Jean de Lambès sur le même plan que l’édifice actuel avec sans doute un mur plus bas surmonté d’un chemin de ronde et percé d’une porte d’entrée fermant le quatrième côté de la cour. En revanche, l’aspect actuel du château est à attribuer en grande partie au ménage Pardailhan-Lambes dans le premier tiers ou la première moitié du XVIIème siècle comme l’atteste en particulier la modification des percements à doubles meneaux caractéristiques du début du XVIIème; une tuile portant cette date semble situer cette campagne de travaux en 1620. Plus tard au XIXème siécle le château est embelli d’un baldaquin, œuvre de l’architecte Rocher vers les années 1880. C’est une copie fidèle de celui qui orne le perron d’entrée de l’Hôtel d’Ulmo à Toulouse. Egalement au XIXème siécle sera démoli l’escalier rampe sur rampe, probablement jugé trop sombre, occupant l’actuel hall d’entrée. Enfin entre 1900 et 1924, le vice-amiral comte de Maynard a donné au château son aspect actuel à la suite d’une radicale campagne de restauration œuvre de Pascal Dariès maçon à Samatan.

 Construit entièrement en brique le château se présente comme très différent des autres édifices du Gers. La brique n’y est pas utilisée comme matériau de décoration mais bien comme matériau de construction. Ici, à l’extrême Est du département nous ne sommes plus en Gascogne mais en Languedoc et la nature du terrain (absence de pierres et sol argileux) a été déterminante dans le choix des matériaux de construction, Savignac apparaît donc comme un bâtiment typiquement languedocien au même titre que les édifices de Toulouse et de sa région.

Bibliographie

  • Paul Mesplé, Vieux Hôtels de Toulouse, 1948
  • Sabine Drilhon, Congrès archéologiques de France, 1970
  • Journal de Paris, N°59, 28 février 1779
  • Bonnet, Mille ans à Bouhet, famille de Meynard
  • David Bourdeau, Jacques Lapart, Châteaux du Gers, tome2, 2019

 

L’église Saint-Félix de Savignac-Mona Gers

L’église paroissiale

Sous le vocable de Saint-Félix avec son clocher-mur particulièrement robuste (1,93 m d’épaisseur à la base), précédé d’un auvent. A l’intérieur, une seule et grande nef, sous une voûte ornée de caissons peints de belles peintures avec dessins.
Parmi le mobilier intéressant : la chaise (XVIIème s.), la tribune à balcon, des fonts baptismaux (XVIIIème s.).